La rencontre avec les enfants de la Bricadeira

Boa noite !

Une nouvelle journée s’achève. Et pas la moindre ! Aujourd’hui les psychotrots ont découvert plein de choses. Nous avons fait nos premiers pas dans la Bricadeira et à l’école et rencontré Ricardo, le « chef » de la Bricadeira. Ce dernier est un ancien enfant de la Bricadeira. Aujourd‘hui il en est le référent. C’est un monsieur très gentil et que tout le monde à l’air de respecter ici.

D’abord il est important qu’on vous explique comment tout fonctionne ici. Le matin, à 7h30, les enfants, mais aussi des mères avec leurs bébés (nous n’avons pas vu d’hommes) viennent petit déjeuner ensemble à la Bricadeira. Ricardo et les volontaires (donc Pedro et nous maintenant) les accueillent à la porte. Après avoir englouti un espèce de riz au lait ou un plat de riz salé avec du pain, café, thé et fruits, tout le monde part pour l’école, qui est située dans la même rue juste en face. Il est à peu près 8h (ici les heures ne sont pas vraiment fixes on est muito tranquilo!). Jusqu’à 11h / 11h30 les enfants seront en classe. Ils vont ensuite manger. L’après-midi est réservé à des activités musicales, danses… Nous sommes libres durant ce temps-là. À 16h les enfants reviennent à la Bricadeira jusqu’à 17h30. À ce moment-là tout le monde joue. Aujourd’hui nous avons fait des cerfs-volants, certains enfants ont joué au volley, d’autres font rouler des gros pneus avec deux bâtons. (Jeu très simple mais ils ont l’air de s’éclater !)

Pour en revenir à l’école, elle est très grande et il y a énormément d’équipements, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Il y a donc plusieurs classe de différents niveaux (ici on dit 1er, 2ème, 3ème, etc. niveau). Dans ces classes, qu’on spécifie d’«inclusives », il y a des enfants sans handicaps, mais aussi des enfants avec des handicaps sensoriels. Par exemple, dans la première classe que nous avons visitée, un des enfants était sourd. Ce que nous avons trouvé génial c’est qu’il y avait une interprète pour l’aider. Elle accompagnait la maîtresse dans son apprentissage. Quand Ricardo nous a présentées il a donc tout bien compris. Il y a aussi des classes spécialisées surtout pour les plus âgés. Nous avons donc vu une classe de jeunes sourds qui préparaient des affiches pour la journée nationale de la surdité au Brésil mais aussi une classe de personne déficiente visuelles avec un professeur lui-même déficient visuel, et une classe de déficients mentaux. Il y a aussi une classe de « Terribles », la classe qui ne tient pas en place, la classe qu’ils ont appelé « Emmaüs ». Dans celle-ci, il y a deux professeurs pour 8 enfants qui ont entre 6 et 9 ans à peu près. Pour vous dire que c’est « muito dificil » ! Mais une des missions de Pedro est d’aider ces professeurs durant les temps d’école ( à la Bricadeira, il s’occupe d’organiser les anniversaires des enfants). Toutes les portes des classes sont ouvertes, nous vous laissons donc imaginer le brouhaha au dehors.

Lorsqu’on continue dans les couloirs (ou patio, enfin tout est ouvert ici) de cette immense école, on y trouve aussi des maisons témoins pour apprendre aux aveugles à être autonomes s’ils veulent avoir un chez eux, des salles de stimulation, mais aussi un laboratoire très propre où les gens viennent apprendre les science et vie de la terre (pour vous donner des repères français, car ce doit être un peu différent ici). Il y a aussi une bibliothèque, un réfectoire et certainement plein de cachettes pour les enfants que nous n’avons pas encore vues ! L’endroit est très « nature » mais aussi très boueux. Ce qui est incroyable c’est que presque tous les enfants marchent pieds nus, qu’il vente ou qu’il neige (bon certes ici il ne neige pas beaucoup voire jamais certainement).

Ricardo connait notre mission. Rodolfo lui avait expliqué. Il nous a donc montré deux endroits où nous pourrions faire nos séances de « Psicomotricidade ». Une petite maisonnette sympa que les anciennes psychomotriciennes Amélie et Elise avaient utilisé et une autre salle plus près de l’école que nous avons choisie. Elle nous parait assez spacieuse. Nous allons donc nous installer dans cet endroit (photo à suivre quand nous aurons tout installé.) Nous nous laissons une semaine pour nous adapter, apprendre à connaître un peu les enfants et mettre en place des choses. Il nous faudra aussi rencontrer la directrice qui n’était pas là aujourd’hui. En tout cas, les idées fusent, nous verrons ce qui en ressort. Nous pensons que nous ferons nos séances le matin durant le temps d’école.

Après la visite de la « Escola » déjà forte en émotion, nous avons fait la rencontre de Rai, Ediclecio, Gerciliano, Sideny les enfants de la classe Emmaüs où nous sommes restées jusqu’au repas. Ce sont des enfants turbulents qui sautent partout mais ils sont gentils. Ils nous ont accueillies les bras ouverts. Ils ont l’air d’avoir l’habitude de voir des bénévoles. Ce sont des enfants plein de vie qui ont l’air de l’aimer leur « chienne de vie » justement ! Leur temps d’attention ? mmm nous dirons, pour être large, 5 minutes ! C’est donc un peu la foire. Quand nous arrivons pour les rencontrer la maîtresse demande aux enfants de se calmer et leur dit d’arrêter parce que « sinon elles vont croire que vous êtes mal éduqués ». On a trouvé ça rigolo. Il faut savoir aussi qu’ici quand on veut jeter quelque chose, on le jette par la fenêtre. Beaucoup plus pratique puisqu’il n ‘y pas de vitre, juste des ouvertures avec des volets qu’on ferme le soir ! Ha oui et puis il pleut dans la classe aussi ! Bref le système et les moyens ne sont pas du tout le même qu’en France. Dans notre pays si on voyait la moitié de ce qu’on voit ici, on fermerait l’école. Mais ici ce serait une catastrophe.

Pour les petites anecdotes du jour, Gaëlle est un prénom muito dificil à prononcer en Brésilien donc les enfants l’ont rebaptisée « Caeli » (Ricardo trouve que ça fait un peu Grace Kelly). Déborah reste Déborah et Camille devient Camila. Le piercing de Boubou est LE phénomène du jour ! Tout le monde se demande si ça fait mal ! Et on est muita bonita pour les plus grands ! Et puis les enfants jouent un peu avec nous ! Ils nous testent. Ils s’amusent du fait qu’on ne comprenne pas tout (voire pas du tout à certain moment pour Gaëlle … heu pardon Caeli et Boubou) de leur langue. On a aussi remarqué que les enfants se tapaient beaucoup entre eux. Quand ils tombent ils n’ont pas l’air d’avoir mal et personne ne vient les consoler vraiment. Loi du plus fort ? On ne sait pas, mais rien que leur rapport au corps est différent du nôtre. Et si on regarde bien ces enfants, on aperçoit beaucoup de cicatrices. Ils sont très marqués, mais ils sourient toujours !

Les trois mots de la fin :

Gaëlle : Emotion, rencontre, différence

Déborah : Plaisanterie (= Bricadeira littéralement), étonnant, différent

Camille : Emotion, Pieds nus, Pipa (= cerf volant)

Pedro : Bricadeira, Escola de nova esperanza, anniversaire.

Beijos !!

ps: 21h40, on veille ce soir ! (pour info depuis le début les couchers n'excède pas 21h!)